Pro A J14 : Un exploit sous le sapin ?
Menée de 14 points à la mi-temps, la JSF Nanterre a complètement renversé la vapeur dans un troisième quart-temps de folie, pour signer contre Strasbourg (73-69), une de ses plus belles victoires de la saison. Joyeux Noël !
Ce lundi soir, la JSF Nanterre a démonté une légende et fait la lumière sur une des questions les plus débattues de l’histoire de l’humanité. Oui, qu’on se le dise, le Père Noël existe bel et bien, il s’appelle Keydren Clark. Entré par la cheminée en septembre dernier, le petit bonhomme (1.80m) est ressorti de la maison verte par la grande porte, prenant le soin de déposer au passage sous le sapin de la JSF, une éclatante victoire contre Strasbourg (73-69) comme « un cadeau de Noël avant l’heure », et laissant derrière lui toute une guirlande de bons souvenirs à tous les habitants du domicile nanterrien. Toutefois, complètement prise dans la tenaille alsacienne en première mi-temps (25-39), la JSF Nanterre a d’abord pensé que l’heure d’ouvrir les cadeaux ne viendrait pas. Pourtant, les hommes de Pascal Donnadieu avaient été bien sages en ce début de saison en signant 10 victoires, et à fortiori dans ce match où ils avaient commencé la soirée tambours battant (9-2, 5’ puis 11-4, 6’), notamment grâce à une énorme présence défensive. Un cadeau empoisonné car petit à petit, les Alto-séquanais ont vu le pragmatisme des hommes du sélectionneur national Vincent Collet prendre le dessus (15-16, 10’), jusqu’à en gâcher cette fête à domicile sur un panier de sang froid à longue distance de Paul Lacombe (20-35, 17’). A la mi-temps (25-39), tout portait à croire que Nanterre avait déjà laissé échappé l’opportunité de s’offrir le scalp du co-leader (et Vice-Champion) pour les fêtes…
C’était sans compter sur la magie de Noël. Dès la première minute, Mykal Riley derrière l’arc (28-39, 21’) faisait lever un Palais des Sports ultra-bouillant, qui n’avait jusqu’ici absolument pas baissé les bras, avant de récidiver une minute plus tard (33-39, 22’). A ce moment là, tout Nanterre le sentait, le savait, quelque chose allait forcément se passer. Le ciel semblait s’être dégagé soudainement et un vent d’espoir soufflait de nouveau. La tournée du Père Noël avait commencé ! En un peu plus d’une minute, pour ses adieux à Maurice-Thorez, Keydren Clark allait totalement relancé son équipe grâce à trois gros shoots à trois points (23’, 24’) qui faisait entre le Palais des Sports dans une fusion si forte qu’il fallu ouvrir les portes de la salle pour faire baisser quelques instants la température (42-43, 24’). Dans la foulée, Mam’ Jaiteh, très costaud toute la soirée face à Ali Traoré, finissait d’illuminer la maison en redonnant l’avantage aux siens sur un gros dunk (44-43, 25’), le miracle était en marche. Malgré la réaction strasbourgeoise amorcée par Louis Campbell, Bangaly Fofana et Axel Toupane (44-51, 27’), les petits hommes verts, à l’image de Shuler (28’) et Weems (29’), respectivement à 17 et 18 d’évaluation continuaient à marcher sur l’eau (55-51, 30’). Et même quand l’ogre de l’Est revenait de -9 (61-52, 33’) à -2 (69-67, 40’), les vainqueurs de la Coupe de France ne cédaient pas à la pression, en inscrivant par-ci, par-là, de précieux lancers-francs jusqu’à éteindre totalement les ultimes flammes d’espoirs strasbourgeoises (73-69).
Au buzzer final, Nanterre n’avait plus qu’à déballer ses cadeaux : une place assurée pour la Leaders Cup, une victoire de prestige contre l’une des deux plus belle équipes de la division, un petit bout d’histoire (Nanterre n’avait jamais battu la SIG à Maurice-Thorez), et surtout, une deuxième place au classement partagée avec son adversaire du soir. Au même moment, Keydren Clark était fêté par tout le peuple vert pour son intérim plus que réussi sous le maillot de la JSF, laissant un Pascal Donnadieu tout ému de constater : « Il nous a apporté beaucoup d’expérience, de sang froid. Il a joué un vrai rôle de grand frère ! ». Car en attendant de passer peut-être par d’autres chaumières, le Père Noël est bel et bien passé par Maurice-Thorez…
Réactions
Pascal Donnadieu : « On avait bien commencé le match avant de buter sur la défense de la SIG. A la mi-temps j’aurais pu passer un coup de gueule, mais j’ai estimé que ce n’était sans doute pas la solution. J’ai été positif, et j’ai dis aux joueurs qu’il n’y avait que 14 points d’écarts et que si on parvenait à revenir au moins à 6-7 points à la fin du 3e quart, il y aurait match. On a essayé de faire les efforts et ça a marché ! Nos ambitions ? Pour moi c’est toujours la même ambition, gagner le match d’après. Il faut rester modeste et mesuré dans la victoire comme dans la défaite. Concernant Keydren Clark, il nous a apporté beaucoup d’expérience, de sang froid. Il a été comme un grand frère et absolument pas un mercenaire. On m’avait dit des choses au moment de le faire signer, au final j’ai vu tout le contraire ! Je suis content de voir que Nanterre a contribué à le remettre sur les rails, je ne suis absolument pas inquiet pour lui sur le fait qu’il devrait signer un beau contrat dans un bon club en janvier ! »
Keydren Clark : « C’était le match parfait pour finir ! Tout le monde a été super avec moi ici, que ce soit les joueurs, le staff, le personnel, les supporters. On peut dire que la victoire de ce soir est un cadeau de Noël anticipé ! J’ai cependant préparé ce match comme n’importe quel match, mais je ne m’attendais pas à ce que le club me prépare un petit quelque chose comme il l’a fait, je suis ému car quand vous avez l’opportunité de donner et qu’on vous le rend en retour, ça rend forcément émotif ! Nanterre aura toujours une place dans mon cœur… »
Vincent Collet (Coach, Strasbourg) : « Notre troisième quart-temps a été pathétique. On dormait, comme si on n’imaginait pas que la défaite puisse arriver. Sauf que c’est arrivé… Je ne sais pas comment expliquer que l’on ai laissé faire ça, laissé Nanterre prendre des shoots, à l’image de Keydren Clark qui s’est retrouvé à chaque fois tout seul. Sur la physionomie du match, Nanterre n’a pas réalisé un exploit, c’est notre passivité qui leur a donné la victoire et qui petit à petit a fait qu’ils ont mis la main sur le match. Les mecs n’ont pas compris qu’il y avait danger. On était arrivé ici en voulant imposer notre style, ce qui a été fait en première mi-temps. Mais au final, on les a laissé joué leur jeu, arrêté de défendre et dans ces cas là, il y avait neuf chances sur dix qu’on perde. Or pour gagner, il aurait fallu faire deux mi-temps comme la première… »
JSF NANTERRE vs Strasbourg IG : 73-69
Pro A, Journée 14
Les Stats : http://www.lnb.fr/fr/Pro-A/200009/Resultat-match/8855/Nanterre-Strasbourg#stats
B.Ma.