Les yeux dans les yeux
Nanterre 92 aura longtemps mené au score face au 3e d’Euroleague, mais aura fini par céder dans le money-time et s’incliner 73-81. Les hommes de Philippe Da Silva, qui échouent de peu à se qualifier pour la Leader’s Cup, auront tenu la dragée haute à l’ogre monégasque et peuvent légitimement rêver à une deuxième partie de saison plus en adéquation avec les ambitions du club.
Dans un Palais des Sports à guichets fermés pour ce match de gala, Monaco met tranquillement en place son jeu et cherche à profiter de son avantage de taille. Du haut de ses 2,13 m, Donatas Motiejunas sert de point d’appui dans la peinture, mais la défense de Nanterre reste aux aguets (6 pertes de balles pour Monaco dans les 10 premières minutes, 19 au total). Face à un cercle surveillé de près par les tours de contrôle de la Roca Team, Milan Barbitch, excellent samedi soir (16 pts pour 17 d’éval’) et ses partenaires font parler leur adresse à mi-distance. 18 partout à la fin du Q1.
L’équipe de Vassilis Spanoulis, qui pouvait enfin compter sur un effectif au complet, fut contraint de laisser deux joueurs à la maison (Mike James et Vitto Brown) pour cette rencontre. En ce deuxième acte, Monaco perd de nombreux ballons (10 turnovers en 1e mi-temps, 19 au total) mais trouve peu à peu la mire pour creuser l’écart par Strazel de loin (34-26 à la 16e). Isolé dans le corner, Lucas Dussoulier dégaine toutefois un shoot de loin qui ramène Nanterre à 3 points de Monaco (28e). Puis Benjamin Sene fait chavirer la salle en permettant à son équipe de regagner le vestiaire en tête au tableau d’affichage (40-39).
Un money-time à l’avantage d’une Roca Team rompue à l’exercice
Nanterre 92 revient sur le parquet avec toujours autant d’impact des deux côtés du terrain (12 interceptions à 4). Moins prolifique au scoring (15-15), le 3e acte sera marqué du sceau d’Amad Caver, qui plante, sans complexe, 10 pts de ses 14 points de la soirée. Grâce à un shoot lointain de Desi Rodriguez, le club du 92 creuse l’écart à +10 (64-54) au début du dernier acte, provoquant la colère du coach monégasque, obligé d’interrompre l’euphorie des Verts par un temps-mort : les oreilles des joueurs de la Roca Team sifflent fort, mais l’effet est immédiat.
Philippe Da Silva prend à son tour un temps-mort pour tenter de refroidir les ardeurs de son adversaire, porté par un public incandescent et animé par une solidarité sans faille, mais le rouleau compresseur rouge et blanc est lancé. Jordan Lloyd (14 pts) et surtout Matthew Strazel (18 pts) sonnent la charge avec des fautes obtenues sur des tirs longue distance. Plein de sang-froid, Monaco reprend l’avantage et conserve les commandes de la rencontre jusqu’à son terme.
Accrocher le Top 16 de BCL pour oublier la Leader’s Cup
Logiquement déçu par la tournure de la fin de la rencontre et par la non-participation à la Leader’s Cup prévue dans un mois à Caen, Philippe Da Silva regrettera après la rencontre le 18-4 encaissé en toute fin de rencontre. “Nous avons fait un grand match”, a-t-il néanmoins souligné, invoquant les nombreuses pertes de balles provoquées par ses joueurs ainsi que la bataille au rebond offensif remportée par ses protégés (15-9). Mais “la moindre erreur se paye cash face à des joueurs d’expérience (…), et nous l’avons vu lors des cinq dernières minutes”, a résumé le coach nanterrien. Prochain rendez-vous pour nos joueurs ce mardi soir (20h) pour le 2e match du play-in de BCL à Ostende, qui a pris l’avantage dans cette série au meilleur des trois matchs.
Article de Vincent Nief