Le droit de rêver

Dans une ambiance des grands soirs rappelant la mémorable épopée européenne de 2017, Nanterre 92 est parvenue à s’offrir un match décisif mercredi prochain (18h30) à Athènes. En renversant l’AEK Betsson BC (82-70) après une entame ratée, les hommes de Philippe Da Silva ont démontré qu’ils disposent des ressources nécessaires pour rejoindre Unicaja, Tenerife et Galatasaray au Final Four de BCL. À condition de réitérer l’exploit dans l’antre de l’AEK, où aucune équipe européenne ne s’est imposée cette saison. 

L’équipe de Dragan Sakota, soutenue par un contingent d’environ 300 fans bruyants et festifs, avait pourtant bien entamé une partie qui devait l’envoyer jouer un Final Four à domicile. Les Grecs compteront jusqu’à 9 points d’avance (22-13 à la 8e) avant que William Howard ne sonne la charge sur un splendide pump dunk. L’AEK domine ce premier quart-temps 24-15, mais est loin de se douter que cette avance ne sera qu’un mirage. “Nous avons abordé le 1er quart-temps de manière trop soft, mais nous avons bien réagi après un temps-mort au cours duquel j’ai demandé aux joueurs d’être plus agressifs des deux côtés du terrain”, a confié Philippe Da Silva.

Un run salvateur en fin Q2

Particulièrement à l’aise en BCL, Lucas Fischer donne le ton de la révolte à venir en martyrisant le cercle dès le début du 2e acte. L’AEK, qui essuiera un impressionnant 27-9 sur la période, ne parvient pas à contenir les assauts de Howard, auteur de son meilleur match de la saison (22 pts et 9 rebonds pour 29 d’éval’). Nanterre 92 accélère encore et inflige à Athènes un violent 17-2 dans les 5 dernières minutes du Q2.  L’équipe du 92 prend le contrôle du match sur un dunk de Desi à moins de 4 minutes de la pause (32-31) et ne sera plus jamais rejointe. 

L’AEK revient à 2 points à la 24e (45-43), mais Benjamin Sene (18 pts à 5/11 derrière l’arc, 6 assists) et William Howard se chargent de maintenir les Grecs à distance. Les deux compères inscriront à eux deux 8 des 9 tirs à 3 points réussis par Nanterre. Maladroits au shoot (40,7% de réussite), les anciens coéquipiers de Justin Tillman restent impuissants face à la furia de leurs hôtes. Avec 9 pts, 8 rebonds, 5 assists et un +/- de 16, Paul Lacombe incarnera magnifiquement cette impétuosité.

L’immense fierté du coach nanterrien

Les fans de l’AEK tenteront une diversion en allumant quelques fumigènes, en vain. Sur un un circus-shot de Howard, Nanterre prend 12 points d’avance. De loin, Sene enfonce le clou quelques instants plus tard. La messe est dite. Le coach fait participer le jeune Nathan Zulemie à la fête, avant de rendre un hommage appuyé à la combativité de ses protégés : “Je suis très, très fier de l’attitude et de la solidarité des joueurs, qui ont montré un visage de guerriers”, a-t-il savouré après la rencontre. “Nous avons eu tellement de galères cette saison, mais les garçons ne lâchent rien (…). Ils se transcendent dans les moments importants, comme le match à domicile face à Murcia, les victoires à Dijon, Strasbourg ou La Rochelle, des matchs où nous étions dos au mur. C’est tout le mérite des joueurs, qui montrent énormément de caractère. C’est cela qui me rend le plus fier.

Rester humble avant de recevoir La Rochelle

L’entraîneur a également remercié le public pour son précieux soutien. “Les supporters ont remplacé les 9 000 fans d’Athènes la semaine dernière (…) C’est un assemblage, une communion entre les joueurs et les supporters. C’est pour ces moments-là que l’on fait cette profession de coach.” Avant la belle décisive du 23 avril à la SUNEL Arena d’Athènes, nos joueurs recevront La Rochelle ce samedi (20h30) au Palais des Sports pour une rencontre capitale dans l’optique d’intégrer le Top 10. “Il faudra être vigilant afin d’arriver dans la meilleure dynamique possible pour la fin de saison”, a prévenu Philippe Da Silva.

Article de Vincent Nief